Quelle discipline pourrait, mieux que le va’a, représenter la culture et les valeurs du continent ? Quelle pratique pourrait, mieux que la pirogue, porter l’identité du Pacifique ? Le va’a, s’il est apparu tard dans le giron des Jeux (1995), en est devenu le sport symbole, l’activité la plus fédératrice d’une région si fière de son océan.
Pour comprendre le poids culturel du va’a dans la région, il suffit de se projeter au 4 novembre 1984, à Nouméa. Le territoire vit l’une des pages les plus sombres de son histoire, mais c’est pourtant en grandes pompes et devant des centaines de spectateurs que les premières pirogues du Caillou seront mises à l’eau.
Et tandis que, six mois durant, la Calédonie sera privée de toute compétition sportive, les piroguiers, eux, pourront continuer de ramer sereinement au large des évènements. Tout simplement parce que la politique ne peut rien face au poids historique de la pirogue. Bien que née dans les lagons polynésiens, celle-ci a su s’exporter partout sur le continent. Logique, finalement, pour un moyen de locomotion…
Et si son institution en Calédonie attendra les années 1980, son ancrage culturel l’y aura devancée de bien des générations. D’où une adoption rapide et fulgurante par ses habitants. Dès la première année de vie du va’a, ils seront ainsi sept cents à adhérer à l’association Teva Nui, dont les dirigeants, Gilles Ah-Min, Jean-Claude Taputuarai et Marcel Toofa, avaient, quelques mois plus tôt, été les constructeurs malheureux de ces pirogues, trois V6 (soit un va’a de six places), trois V3 et deux V1. Malheureux, car leur travail avait un but bien précis, celui d’être érigé parmi les monuments forts du Festival des arts du Pacifique de 1984 à Nouméa, festival qui n’aura jamais lieu, toujours en raison de la situation politique troublée de l’époque.
Et si son institution en Calédonie attendra les années 1980, son ancrage culturel l’y aura devancée de bien des générations. D’où une adoption rapide et fulgurante par ses habitants. Dès la première année de vie du va’a, ils seront ainsi sept cents à adhérer à l’association Teva Nui, dont les dirigeants, Gilles Ah-Min, Jean-Claude Taputuarai et Marcel Toofa, avaient, quelques mois plus tôt, été les constructeurs malheureux de ces pirogues, trois V6 (soit un va’a de six places), trois V3 et deux V1. Malheureux, car leur travail avait un but bien précis, celui d’être érigé parmi les monuments forts du Festival des arts du Pacifique de 1984 à Nouméa, festival qui n’aura jamais lieu, toujours en raison de la situation politique troublée de l’époque.
" La pratique, petit à petit, a pris un tournant résolument compétitif "
Les trois hommes sauront donc rebondir après cet échec grâce à leur association, qu’ils scinderont eux-mêmes en trois clubs dès 1985. Teva Nui restera présidée par Gilles Ah-Min, tandis que Jean-Claude Taputuarai fondera l’AJPN, Association des jeunes piroguiers de Nouméa, et Marcel Toofa, l’APPP, Association de pirogue polynésienne de Païta.
Trois clubs, soit le minimum exigé pour pouvoir créer un comité territorial, structure vitale au développement et à la reconnaissance de la discipline. L’envie de bien faire aidant à accélérer le mouvement, le comité de va’a sera également mis sur pied dès 1985.
Aujourd’hui, le va’a calédonien et ses piroguiers surfent et rament toujours dans la continuité de ce mouvement, duquel naîtront moult clubs et compétitions qui forment le calendrier sportif de l’activité. « Il y avait certes plus de licenciés par le passé, regrette Arnold Ly Ung, un des anciens présidents emblématiques de la ligue calédonienne de va’a. Mais il faut dire que la pratique, petit à petit, a pris un tournant résolument compétitif. Les pratiquants de loisirs ont alors disparu, mais le niveau calédonien, lui, a indéniablement progressé.
Car si le va’a demeure riche d’une tradition ancestrale et de valeurs définitivement ancrées en Océanie, il n’en reste pas moins une activité qui sait vivre avec son temps, un temps fait de performances, d’exploits et de vainqueurs.
Aujourd’hui, le va’a calédonien et ses piroguiers surfent et rament toujours dans la continuité de ce mouvement, duquel naîtront moult clubs et compétitions qui forment le calendrier sportif de l’activité. « Il y avait certes plus de licenciés par le passé, regrette Arnold Ly Ung, un des anciens présidents emblématiques de la ligue calédonienne de va’a. Mais il faut dire que la pratique, petit à petit, a pris un tournant résolument compétitif. Les pratiquants de loisirs ont alors disparu, mais le niveau calédonien, lui, a indéniablement progressé.
Car si le va’a demeure riche d’une tradition ancestrale et de valeurs définitivement ancrées en Océanie, il n’en reste pas moins une activité qui sait vivre avec son temps, un temps fait de performances, d’exploits et de vainqueurs.
Alban Colombel
LNC du 20 septembre 2010
LNC du 20 septembre 2010
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