“Dans ma pirogue, j’apprécie chaque moment passé sur l’eau, c’est sûrement ce qui fait ma force.” Steeve Teihotaata. Le rameur de Bora Bora, qui a frôlé le doublé au Te Aito cette année, nous dit tout sur sa passion, le va’a.
Premier coup de rame
“La rame est une affaire de famille, mon grand-père est président du club Faanui Va’a. Depuis l’âge de 8 ans, je les suivais sur le bateau. Pour moi, la rame c’est devenu du sérieux à 13-14 ans. J’ai gagné quelques petites courses à Bora Bora en cadets. Au même âge, je suis arrivé parmi les dix premiers de la catégorie seniors. C’est là que je me suis dit que ce sport était fait pour moi. Pour s’amuser, avec les cousins du quartier, on allait s’entraîner à lever le balancier en l’air le plus longtemps possible.”
De Bora Bora à Tahiti
“Les conditions de pratique à Bora Bora sont différentes d’ici car on pratique uniquement en lagon avec un vent de face et une petite houle qui ne permet pas le surf. Je suis venu à Tahiti au lycée et j’ai amené avec moi ma pirogue. Mes premiers coups de rame à Tahiti, j’ai pu les donner au centre Hititai à Taunoa, c’est là que j’ai connu le gros surf. C’est à ce moment-là que j’ai réellement été contaminé par le virus du va’a.”
Ses entraînements
“Mes entraînements dépendent des courses de la saison. Pour le Te Aito par exemple, je m’entraînais pratiquement tous les jours, un mois avant la course, à raison de deux à trois sorties par jour. J’ai de la chance car là où je m’entraîne, j’ai un beau circuit et beaucoup de possibilités de parcours entre Arue et Taaone. Je fais de un à deux tours ou alors je vais jusqu’à Papeete. Ce circuit t’offre toutes les conditions possibles, le vent de face, de côté et du surf.”
Son team
“Cela fait trois ans maintenant que je fais partie de Team OPT. J’ai commencé avec Mario, c’est lui qui m’a recruté. Maintenant, nous avons un nouvel entraîneur, René Avaepii. C’est avec eux que j’ai pu connaître tous les plans d’eau de Tahiti, j’ai fait pour la première fois de longs parcours en V1, de Mahina à Taapuna.”
Son alimentation
“Je fais attention à ce que je mange un mois avant les grandes courses. Je fais une cure de pâtes avec beaucoup d’eau. Pendant les entraînements, je ne bois que de l’eau, c’est lors des courses que l’on prend des produits de récupération préparés par les ravitailleurs.”
Son objectif
“Je n’ai rien oublié encore de la mésaventure du Te Aito seniors.Mais dans deux semaines (NDLR : nous l’avons rencontré lundi dernier), il y a le Super Aito (13-14 août) que j’aimerais remporter car c’est l’une des plus grande course en V1, aussi mon objectif maintenant est de gagner au moins une fois le Te Aito et la course de Molokai à Hawaii.”
“Comme ceux qui sont à l’avant du peloton, pour les entraînements, je rame sur des pirogues en plastique qui pèsent 14 à 15 kg et lors des courses j’utilise un va’a en carbone plus léger. Avec la rame en bois, la pirogue t’écoute, je préfère de loin celle-ci. C’est vrai que la rame en carbone est légère, je l’ai essayée, mais elle n’a pas de souplesse, elle accroche moins comparativement à la rame en bois lorsque tu essayes de tenir ta pirogue dans le surf.”
Son mental
“Ma motivation, c’est surtout ma famille, mes amis de Bora Bora que j’ai connus depuis tout-petit. Avec mon collègue Clovis Trope, je suis le seul à atteindre ce niveau, mais tout le monde peut le faire. Pendant la course, je suis à 200 % dans ma pirogue, je prends plaisir à ramer, j’apprécie chaque moment sur l’eau, c’est sûrement ce qui fait ma force.”
Larissa Mirot
La technique de Steeve
“Pour être un rameur, il faut savoir ramer sans chavirer. Cela demande au moins deux semaines d’apprentissage. Pour y parvenir, c’est réellement une question de feeling entre ton coup de rame et la recherche d’équilibre avec ton corps. Il s’agit de ne pas trop ramer derrière car le ama (balancier) ne fait que deux kilos et la perte d’équilibre arrive vite. C’est pour cela qu’il faut bien régler sa pirogue.”
Pour le surf…
“Pour le surf, il faut bien savoir manier sa pirogue. La particularité que j’ai par rapport aux autres rameurs est que je peux facilement lever mon ama (balancier). Maintenant, j’arrive à ramer des deux côtés avec le ama en l’air. Le conseil que je peux donner à ceux qui veulent bien surfer : après chaque entraînement, levez votre ama et ramez en même temps. L’avantage est conséquent puisque l’on peut être plus facilement parallèle à la vague, on a plus de facilité à guider sa pirogue avec moins de résistance, comme un kayak.”
Portrait
Steeve Teihotaata
•Né le 6 septembre 1991 à Bora Bora
•Deux petits frères, une petite soeur et une demi-soeur
•Bac professionnel en audiovisuel en 2010
Palmarès
•V6 1er club de Raromatai à avoir gagner le Hawaiki Nui Va’a juniors en 2006
•Te Aito juniors 2009 et 2010
Infos La Dépêche de Tahiti du 5/08/2010
Infos La Dépêche de Tahiti du 5/08/2010
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